C'est sur le percement pour l'insertion du câble que cette méthode donna tout sa mesure. Il s'agissait en effet d'effectuer un trou d'un centimètre de diamètre sur un mètre de longueur. En plusieurs endroits l'axe passait à environ trois centimètre de l'épiderme de la statue.
Le système de tension du cabre est entièrement mécanique. En haut, il se fixe dans le torse par un processus d'expansion. Afin de répartir dans le trou la tension de l'expansion de la cheville celle-ci se divise en trois étages. Quelques tours de vis suffisent pour obtenir une accroche suffisante du câble dans le torse.
Le câble est ensuite introduit dans le bloc du genou puis traverse la base sur toute sa hauteur. À l'autre extrémité, une rondelle et un écrou verrouillent le système pour mettre le câble en tension. La tension est réglée empiriquement. Tandis que le torse est encore porté par le palan mais déjà en appui sur le goujon, une feuille de papier est introduite entre les deux blocs du côté inverse à la tension du câble. Le soutien du palan est doucement relâché jusqu'à ce que la feuille de papier soit pincée entre les deux blocs. Le câble est alors tendu progressivement en comptant les tours d'écrou. Lorsque la feuille de papier est libérée, la tension nécessaire et suffisante est atteinte. L'opération est reproduite en relâchant l'appui sur le goujon. Le torse est en équilibre et sa charge est répartie équitablement sur la surface de contact entre les deux blocs.
L'étude scientifique qui a été entreprise sur la restauration de cette statue est l'objet de l'article à parraître dans le n°38 de la revue Technè en décembre 2013
Ici, la tête et le torse se trouvent donc placés dans la position correspondant au montage virtuel. La projection sur l'objet de deux faisceaux laser plan va permettre la reproduction exacte des deux plans qui définissent l'axe du goujon qui assemblera les deux parties. Des mesures précises sont prises sur l'objet virtuel et reportées sur l'objet réel à partir de points pertinents reconnaissables sur les deux modèles.
Sur le chemin de roulement, est alors écarter le plateau mobile porteur de la tête de sorte qu'un second chariot équipé d'un dispositif de percement soit mis en place entre les deux blocs. Une mèche est alors introduite dans le mandrin de la machine. L'équipement permet un réglage fin de la machine dans les trois axes jusqu'à ce que la mèche se trouve alignée sur les deux faisceaux laser plan.
Si vous avez lu l'article "Une restauration par simulation informatique préalable" paru en décembre 2013 dans le N° 38 de la revue Technè, vous venez probablement rechercher sur ce site un complément d'information.
Nous résumerons ici la procédure mise en œuvre pour la restauration proprement dite et vous proposons de prendre connaissance du rapport de restauration ainsi que des autres article parru sur l'étude structurelle dans d'autres revues scientifiques
La restauration du Neptune d'Arles
2007/2008
Méthodologie de retour à l'objet réel : report des données
Ainsi la position de chaque insert technique dans le corps de la statue est-il défini par deux plans qui coupent le modèle et définissent l'axe de percement. Les deux parties à assembler sont tout d'abord placées sur un équipement muni d'un plateau fixe, d'un chemin de roulement et d'un plateau mobile. Le plus gros bloc est immobilisé sur le plateau fixe, puis lui est apposé sur le plateau mobile le second bloc calé de sorte qu'il soit position exacte. Le second bloc est immobilisé à son tour.